La diffusion de l'aïkido dans le monde

L’Aïkido est un Shin-Budo (Nouvelle Voie Martiale), par opposition aux Ko-Budo (Anciennes Voies Martiales) (1). Il est enseigné aujourd’hui sur presque tous les continents.

Au début des années trente, alors qu’il s’installe à Tokyo et au cours des dix années qui vont suivre, la notoriété de Ueshiba ne cesse de grandir. Il enseigne dans plusieurs dojos et ses démonstrations à travers le pays sont de plus en plus remarquées. Ses techniques fluides et dynamiques qui empruntent la forme de la spirale, son principe d’action avant que la saisie ne soit complète, fascinent les plus grands maîtres de l’époque qui lui envoient leurs meilleurs élèves afin qu’ils enrichissent et diversifient leurs programmes techniques. Après la guerre, sous l’occupation américaine, l’Aïkido est le seul art martial dont la pratique est autorisée au Japon. Cela contribuera grandement à sa propagation.

Morihei Ueshiba ne se considérait pas créateur, mais transmetteur de cet Art de Paix envoyé par KAMI. L’âge venant, il est de plus en plus choqué par le mal et les désastres qu’engendrent les guerres. Pour lui, l’Aïkido ne doit pas être utilisé comme moyen de destruction, mais au contraire servir l’amour sur terre. Il voulait que les hommes comprennent qu’à travers ses expériences spirituelles et martiales, il avait pris conscience que tout être sur Terre, y compris la nature elle-même, est énergie. Nous sommes faits par l’énergie de KAMI et KAMI est nous.

Mitsugi Saotome, un de ses élèves, nous rapporte son propos à ce sujet : "On dit que j’ai créé l’Aïkido en pratiquant d’autres arts martiaux. Mais la voie du TAKEMUSU est différente. Elle est née de l’ordre du Kami et je n’ai fait que la suivre et la transmettre aux autres. Je n’ai pas créé l’AÏKIDO. L’AÏKIDO est la Voie du KAMI et doit faire partie des lois universelles. L’histoire de l’AÏKIDO commence avec la création de l’univers. Penses-tu qu’un être humain soit capable de créer de telles lois ? L’intelligence humaine est trop limitée pour les comprendre. Si nous oublions de remercier le KAMI, notre vie n’a aucune valeur. Si nous oublions le fonctionnement de l’univers, nous sommes totalement impuissants" (2 p 30).

De son vivant, O Sensei soutient et encourage le départ de ses meilleurs élèves pour faire connaître l’Aïkido à travers le monde.

Ainsi, après une première visite en 1953, Koichi Tohei, élève de Ueshiba à Iwana, introduit l’Aïkido aux Etats-Unis. Il créera plus tard le Shinshin-Toitsu-Aïkido-Kaï (8 p 121).
D’autres disciples vont suivre cet exemple.

Mitsugi Saotome débute la pratique en 1955 à Tokyo. En 1960, il entre au Hombo Dojo Tokyo comme ushideshi. En 1975, il part aux USA et à la fin des années soixante-dix une quarantaine de dojos sont ouverts dans le pays (8).

Katsuaki Asaï est envoyé en Allemagne par l’Hombo Dojo en octobre 1965. L’Aïkikaï Deutschland est fondé en 1967 (8).


Tada Hiroshi débute à l’Aïkikaï Hombo Dojo en 1948. Il s’installe à Rome en 1964 et ouvre un premier dojo en 1966 ; il retourne au Japon en 1973 où il pratique le Ki-No-Remna.

Chiba Kasuo est en 1958 ushideshi à l’Hombo Dojo. En janvier 1966, il est nommé enseignant pour la Grande-Bretagne. La même année, l’Aïkikaï of Great Britain voit le jour (8).


Bibliographie : (1) Dictionnaire des Arts Martiaux, LOMBARDO, Patrick. (2) Aïkido, nature et harmonie, SAOTOME, Mitsugi, Ed. Sedirep, Paris, 1985. (3) « Hommage à Maître Ueshiba », dossier présenté par DUVAUCHELLE, M.F, in Bushido, le magazine des arts martiaux, n°4, p31-41, quatrième trimestre 1983, Paris. (4) Aïkido, recherche du geste vrai, BLAIZE, Gérard, Ed. Sedirep, Paris. (5) Histoire de l’Aïkido en France, HAMON, Michel, Ed. Guy Tredaniel, 1995. (6) « Aïkido Morihei Ueshiba », avec un entretien avec Minoru Mochizuki, in Arts et combats n°11, p66-71, septembre 1994, Paris. (7) « Le pionnier de l’Aïkido européen n’est plus » par LOUKA, André, in Bushido, arts martiaux aujourd’hui, n°16, p19-24, février 1985, Paris. (8) The Aïkikaï news, encyclopedia of Aïkido, PRANIN, S.A, USA, 1991. (9) Budo, les enseignements du fondateur de l’aïkido, Budostore, Paris, 1994.